S’il y avait bien un stage que j’attendais avec impatience c’est celui que Stephanie aka La Cotentine Moderne m’offrait l’opportunité de faire chez elle.
En effet, quoi de plus exotique pour une fille d’Auvergne, habituée à fouler les terres volcaniques d’Arverne que d’aller tremper ses bottes dans les près salés de Normandie ?
Pendant cinq jours, j’ai découvert le travail de Stephanie dans les havres, les contraintes de l’écopâturage dans ce milieu aussi sauvage qu’il peut être hostile.
En effet, pas une goutte de pluie depuis la dernière grande marée, ce qui impliquait que l’herbe des près salés n’était pas encore consommable. En effet, il faut plusieurs fortes rosées ou une pluie assez conséquente pour rincer les végétaux de leur sel. Et les pâtures environnantes n’avaient plus d’herbe pour faire patienter le troupeau… Autant vous dire, qu’il faut ruser, calculer, surveiller et tout faire pour distraire les belles de leur obsession : retourner à l’herbe.
Leurs cousines auvergnates sont plus accommodantes mais les normandes ne se laissent pas abuser par le foin qui ne sied pas à leur palais d’épicurienne.
Stéphanie possède un troupeau composé de deux races dont le fameux mouton Avranchin qu’elle dessine et met si bien en scène sur son blog. A faible effectif, son toupet laineux sur la tête, ses yeux qui semblent fardés de bleu, son caractère intrépide et sa laine prometteuse…Elle ne peut laisser indifférente et ce fut une belle rencontre.
Le stage c’est aussi l’opportunité d’observer un éleveur dans toutes les tâches qui font son quotidien. Le soin aux animaux mais également la création de produits, la commercialisation et la communication autours du fruit de ses labeurs.

J’ai même été plus loin en dégustant toute la semaine sa viande et son thé délicieux qu’elle prépare avec les plantes de sa région.
J’ai également pu franchir ce pas qui me faisait tellement trembler : conduire des agneaux à l’abattoir. Je ne pense toujours pas faire de la viande, mes convictions ne semblant pas mollir. Mais voir un abattoir travaillant à échelle humaine et le relationnel que peut entretenir un éleveur avec, ce fut plus « apaisant » pour moi.
Ce fut donc un stage enrichissant sur tous les plans. Quand en plus c’est fait dans la générosité et le partage, on ne peut qu’en sortir gagnante. Et j’espère du fond du coeur que Stephanie pourra aussi venir voir mon élevage quand je serai installée pour continuer ce bel échange de passionnées.
En attendant, si vous passez dans la région de Saint Germain sur Ay, je vous invite à lui rendre visite et même à découvrir les Près salés avec elle.
Je vous laisse sur le plus beau moment, celui qui restera longtemps gravé dans mon esprit : la traversée de la rivière par le troupeau au sein du havre de Saint Germain.
Passionnant, merci Julie !
J'aimeAimé par 1 personne
Chez les moutons, quand le premier passe, les autres suivent!!! Mais quand le premier refuse l’obstacle (parfois une simple ornière), cela devient légèrement plus compliqué… 🙂 très bel article, merci Julie 🙂
J'aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce bel article qui nous laisse deviner que tu as du te régaler à peaufiner ce beau métier ! (et je ne parle pas de la viande de prés salés qui est succulente :p ) J’adore aussi cette région et sa baie magique … toute mon enfance !
J'aimeAimé par 1 personne
Quel chouette reportage !
ça me fait tout envie !
vivement ton installation, que nous venions nous rouler dans la paille, le nez dans les toisons de tes belles ❤
J'aimeAimé par 1 personne
Et de mes beaux car je compte bien valoriser aussi la laine des béliers. Il s’avère que ces messieurs ont une toison bien plus dense 😀
J'aimeJ'aime
C’est magique ! …et ça donne envie … sauf la viande car moi je suis comme toi et le passage à abattoir serait très dur !!
Merci de transmettre cette passion !
J'aimeAimé par 1 personne